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mardi 31 août 2010

L'Hypersexuel

Tout commence par une phase de défiance totale quant à tout membre du sexe opposé dont on taira les circonstances longues et compliquées. L’impossibilité d’un engagement contractuel supposant toute forme de confiance quelle qu’elle soit ne m’empêche pourtant pas de vouloir profiter de ma jeunesse.

C’est là que pour la première fois - non, je ne suis pas précoce - j’ai eu l’idée de ce qu’on appelle communément friend with benefit, aka le bon vieux plan cul des familles. Pas d’engagement, pas de stress, pas de contrainte, que du fun. Formidable. Boudhesque.

J’ai rapidement trouvé le candidat parfait : plutôt marrant, bon vivant, assez peu attaché aux traditions amoureuses (dirons-nous poliment) et bien évidemment disponible. Je vous passe la drague éhontée, les conversations dont on sait très bien que les deux parties se foutent royalement - pour en venir au sujet.


1. L’orgueil nous domine tous, même (et surtout) le pire des connards.

Il avait été choisi pour ça, donc aucune surprise à trouver mon bon ami détaché à me raconter ses conquêtes (pourquoi pas, ça fait du gossip) et ses stratégies de massacre (sortir avec une fille, faire en sorte qu’elle s’attache, et calculer le moment en l’endroit précis grâce à une connaissance approfondie de son emploi du temps (sans mauvais jeu de mots), où elle va vous apercevoir ... avec une autre fille, etc.).
Jusque-là rien d’étonnant, même si j’ai tout de même été un peu soufflée par le manque de scrupules au-delà de l’imaginable. Mais mon bon ami est un (très) (très) bon coup, il me fait bien rire, et ses victimes soit je ne les connais pas, soit je les connais mais je ne les aime pas, alors bon ... Je glousse gentiment.
Jusqu’au jour où il décide que quand même, ce serait “hyper bien” si on sortait ensemble officiellement, alors que depuis le début la règle était claire : pas un mot, on ne se connaît pas quand on se croise, point. Stupeur, tremblements, on sent le début de la fin de cette histoire pourtant bien pratique. Car notre ami a de l’orgueil : être traité comme il traite ses proies, avec gentillesse mais désinvolture, très peu pour lui.

2. “Je vais changer pour toi”
J’hésite à développer tant cette phrase usée jusqu’à la corde parle d’elle même. La réception de cette phrase par notre cerveau doit enclencher une réaction et une seule : le rire. Même réflexion pour “Je n’ai jamais ressenti ça avant” ou encore “Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi, tu es vraiment différente”.
Nous sommes des jeunes filles cultivées, nous avons vu Hartley coeurs à vif, Hélène et les garçons, Cruel Intentions, Les feux de l’amour et tous les soaps - romancés, télévisés, radiodiffusés, les séries, les films - imaginables, donc on sait à quel point c’est creux. En bref, on ne nous la fait pas.
Dans le cas qui nous occupe la PC (Plan Cul) a jugé utile d’user de sa verve (oui verVe) en public, ce qui a pour effet a. de le ridiculiser et b. c’est tout, juste de le ridiculiser.

3. “On se fait une expo ?”
Autre stratégie du PC déterminé à changer de statut : jouer sur le chaud/froid. Le problème ? C’est mieux quand c’est fait discrètement. L’autre problème étant qu’il a été choisi pour ses aptitudes physiques quasi-exclusivement, donc on lui en veut énormément.

4. Je sexe mais je ne suis pas
Vient un jour où après divers “si tu n’es pas plus gentille avec moi, je préfère qu’on ne se voit plus” ; “je suis revenu mais je ne suis pas un objet” (that’s what he said) et autres “soyons amis mais quand même on peut coucher ensemble, promis je ne dirai plus rien”, il faut mettre fin à l’absurdité.
D’abord parce qu’un PC qui prend du temps et de l’énergie, c’est complètement en contradiction avec sa raison d’être. Ensuite parce que tant qu’à perdre du temps et de l’énergie, autant le faire pour se trouver un mec en qui on pourra avoir, même vaguement, confiance.

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