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mardi 31 août 2010

Devenir Bouddha en cinq semaines

J’ai testé pour vous la méthode « comment devenir un Bouddha en 5 semaines » [1]
Pourquoi n’ai-je pas été étonnée de me voir offrir un tel ouvrage par une amie qui me connait un peu trop bien ? Moi, stressée ? Moi, en quête de sens ? Moi, victime de crise existentielle ? Pas du tout (…).

Je me suis donc lascivement déplacée de mon lit au transat de la piscine (dur, dur) pour lire ce petit ouvrage pratique (et essentiel me concernant). Lecture agrémentée d’une caïpiriña (faut commencer doucement la transformation, quand même !).

Bon, je vous fais le résumé de la méthode en cinq points (= sur lesquels travailler en 5 semaines) :

-          Le contrôle de l’esprit
-          La présence au réel
-          La conscience du changement
-          Le non-attachement
-          L’amour universel

Fiou facile, c’est quasiment inné chez moi tout ça. A retenir pour se motiver dans la lecture du livre, cette petite phrase : « A la fin de la cinquième semaine, votre bouddhéité sera devenue réelle, même si vous n’en serez encore qu’au début de votre transformation. Vous serez devenu un bouddha » (vous remarquerez l’utilisation de l’italique et du gras qui rend le passage légèrement flippant).

Recommandations avant d’entamer votre lecture

Avant de vous lancer dans la lecture de ce charmant ouvrage, je préfère dès à présent conseiller à toute personne s’étant fait larguer récemment de ne PAS devenir bouddha. En effet après une lecture passionnée (?) et concentrée de la méthode (autant qu’un sirotage de caïpiriña le permet) nous arrivons à un passage p.161 (soit 2 petites pages avant la fin) d’une perfidie totale et génial par sa cruauté que je vous retranscris ici (avant de lire ce passage je vous rappelle qu’acheter un tel livre n’est pas anodin et que toute personne en arrivant là doit être potentiellement passée par des épisodes douloureux – notamment et très certainement d’ordre sentimentaux – et que celle-ci cherche très probablement une aide, un appui, une voie, une lueur d’espoir au bout du tunnel et que tout repose soudainement sur la lecture de cet ouvrage salvateur ; maintenant que vous vous représentez bien ces enjeux, méditez sur le passage suivant) :

[mes commentaires sont en gras]

« Comme je l’ai dit au début de ce manuel (traduction : c’est pas faute de vous avoir prévenu), ce ne sont pas les autres qui provoquent votre souffrance, mais votre réaction devant leurs actes.

Si votre mari ou votre femme vous quitte pour quelqu’un d’autre, il est logique que vous lui en vouliez de la souffrance que vous éprouvez alors (le lecteur, qui se sent immédiatement concerné, se met en mode « écoute attentive du conseil qui va suivre et qui va peut être me sauver de la dépression dans laquelle je suis plongé »).

Mais examinez la question attentivement : vous allez découvrir que vous avez une part de responsabilité dans cette situation (personne ne quitte un être merveilleux) (je me permets de souligner cette phrase géniale cachée dans une sournoise parenthèse. Nul n’est besoin de traduire ce que celle-ci signifie vraiment mais on pourrait restituer cette pensée profonde par une périphrase du type: « regarde toi ma vieille, faut arrêter de pleurnicher si tu étais un peu plus bonne il serait pas parti René ! T’as pris du cul, t’es pas une flèche et on peut pas dire que tu compenses le tout avec tes bons petits plats. Alors te plains pas et, surtout, t’étonne pas ! »), mais aussi votre souffrance est absolument égoïste et donc qu’elle ne concerne que vous (Ta gueule Micheline on en a marre que tu brailles ! Pense un peu aux autres, merde). Vous ne souffrez certainement pas parce que votre conjoint est malheureux (oui, parce que là, on aurait pu te pardonner Micheline) mais parce que vous l’êtes (espèce de nouille ! t’es même pas un vrai Bouddha !).

Et pourquoi êtes-vous malheureux ?

Parce qu’il ou elle vous manque.

Mais qu’est-ce qui vous manque en réalité ?

Sa présence, de toute évidence.

En d’autres termes, votre possession (c’est mal !!!).

Mais, si vous avez développé le non-attachement, ce qui veut en fait dire la non-possession, votre souffrance perd sa raison d’être.

Et si vous avez aussi développé l’amour, vous ne pourrez vous empêcher de vous réjouir du bonheur qu’elle ou lui aura trouvé avec quelqu’un d’autre (et oui Micheline ! Elle est quand même plus sexy et plus sympa que toi Cindy ! Faut voir les choses en face, René s’épanouit beaucoup plus à son contact. T’es heureuse hein ? Maintenant que tu sais ça ? Hein Micheline ? Tu le sens l’amour en toi ?). »

Donc à part si vous êtes déjà un Bouddha, ne lisez pas cet ouvrage au sortir d’une relation qui vous a détruit psychologiquement. Quoique les conseils donnés puissent être bons, je ne suis pas sûre que vous soyez à même de bien comprendre ce que Giulio (pas Iglesias mais l’auteur du livre) essaie de vous dire.

La mise en pratique

Ceci dit je pense que la mise en pratique de cette méthode pourrait être réellement bénéfique à tout un chacun.

Chaque jour me l’a prouvé. Le problème c’est que je n’ai pour l’instant pas réellement réussi à la mettre en pratique…

Petites mises en situation récentes :

1.       Mon mec va prendre un verre avec une de ses ex ? > je sors mon super combo :  contrôle de l’esprit  + conscience du changement + non attachement + amour universel.

Ce que ca devrait théoriquement donner : « oh mais c’est génial mon amour (= j’ai contrôlé mon esprit) ! Tu vas pouvoir passer un bon moment avec cette charmante demoiselle (= les choses ont changé, il s’agit bien de son « ex », ils vont donc passer un très agréable moment entre amis). Tu sais, tu es libre de faire ce que tu veux, je te soutiendrai quoiqu’il arrive (je ne suis pas du tout attachée à mon mec, il peut faire ce qu’il veut, mon bonheur n’est pas lié à sa possession). Tu lui proposeras de passer un de ses quatre à la maison, je lui préparerai un clafoutis (je suis emplie d’un amour infini) »

Ce que ça donne en réalité : « Oh mais c’est génial mon amour ! (le ton est légèrement sec mais je me donne l’illusion que je contrôle, pour le moment encore, mon esprit). Tu vas pouvoir passer un TRES BON moment avec cette charmante connasse (= les choses ont changé, JE suis ta meuf, ELLE n’a rien à faire dans ta vie. A l’arrivée de l’insulte je sens que je suis légèrement en train de dévier de la méthode bouddha). Tu sais, tu es libre de faire ce que tu veux, ET moi de même, tiens Victor mon ex est aussi libre ce soir, ce serait super cool de le voir, HAHA (rire nerveux) ce serait très marrant (je ne suis pas du tout attachée à mon mec, je vais juste lui faire payer). Tu proposeras à Christina de passer un de ses quatre à la maison, je lui préparerai un clafoutis (au moment où je suis en train de m’imaginer la torturer avec des noyaux de cerises je comprends que je suis encore une fois passé à côté de ma bouddhéité).

2.       Le vendeur de chez SFR veut m’apprendre la vie après m’avoir arnaqué pour la centième fois ? Je sors mon super combo : contrôle de l’esprit + non-attachement + amour universel

Ce que ça devrait théoriquement donner : « Si je comprends bien vous êtes en train de me dire que le forfait que vous m’avez conseillé il y a 15 jours n’est finalement pas du tout adapté et que je vais payer extrêmement cher un hors forfait quasi inévitable ? (reformulation calme du problème, contrôle de l’esprit) Ce n’est absolument pas un problème mon cher ami, qu’est-ce que l’argent ? (non-attachement, l’arnaque n’a absolument pas de prise sur moi et les montants faramineux prélevés sur mon compte en banque par mon opérateur téléphonique sont en réalité pour moi un don pour une entreprise que j’aime et que je respecte) Je vais donc changer mon forfait pour la gamme au-dessus (qu’est-ce que 70€ par mois ?). Merci mon cher ami, je vous aime et vous souhaite une bonne journée ainsi qu’à tous vos petits collègues de France et de Navarre (amour universel).

Ce que ça donne en réalité : « SI JE COMPRENDS BIEN VOUS ETES EN TRAIN DE ME DIRE QUE LE FORFAITE QUE VOUS M’AVEZ CONSEILLE IL Y A 15 JOURS N’EST FINALEMENT PAS DU TOUT ADAPTE ET QUE JE VAIS PAYER EXTREMEMENT CHER UN HORS FORFAIT QUASIMENT INEVITABLE ? (reformulation hystérique du problème mais néanmoins parfaitement exacte qui prouve que je contrôle encore mon esprit). Vous vous foutez de ma gueule mon cher ami ? (je glisse légèrement et je m’éloigne du non-attachement) Je n’en veux pas de vos autres offres à la con, est-ce que vous croyez que j’ai 70€ à mettre dans un forfait téléphonique chaque mois ???? (J’essaie de toutes mes forces de penser au Bouddha que je pourrais devenir à cet instant précis si j’arrivais à reprendre le contrôle mais c’est mission impossible) Vous pouvez vous la garder votre brochure (l’amour universel m’aide à ne pas lui lancer la dite offre commerciale dans la figure mais j’oublie de lui dire au revoir).

Conclusion, je testerai pour vous « comment devenir un boudin en cinq semaines » : je suis sûre que c’est beaucoup plus facile !


[1] Comment devenir un Bouddha en cinq semaines, Giulio Cesare Giacobbe, First Edition

3 commentaires:

  1. dommage que tu en ai pas dis plus que ça.. Je pensais trouver plus de réponses mais il y a plus de commentaires de ta part et quand on lit et qu'on voit tes comm. ça déconcentre, même si ils sont drôles. Je reviendrai voir si tu as écouté mes conseilles :p et encore merci!

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  2. le chemin du bouddha est semé d'embûche (aille), le chemin du boudin est parsemé de persil ou d'aille au choix; moralité quelque soit le chemin ça fait mal.... au début; Après on s'y fait et on s’aperçoit que la PAIX, l'AMOUR, la JOIE, la SÉRÉNITÉ, c'est beau et bon et qu'on est bien plus heureux d'être bouddha que boudin, mais c'est toi qui choisit; ceci dit j'aime ton style et je me reconnais dans tes ressentis (idéal pour se créer un ulcère), mais ça c'était avant. crois moi avance sur ce chemin et tu en mesureras très rapidement tous les bienfaits

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  3. Ce que je constate est que vous êtes emfermé dans votre petit monde cartésien avec absolument aucune vue positive sur le reste du monde. Votre revue est vulgaire et obscène.

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